Racines
A cinq mètres d’elle se tient une massive et épaisse porte en fer.
La pièce autour d’elle est tout aussi blanche, austère, et froide.
Le carrelage pâle est glacial, les murs immaculés sont d’une clarté aveuglante et les sons réguliers des machines environnantes créent un bourdonnement calme et assourdissant à la fois.
La seule chose qui détonne dans cette salle blanche, c’est elle.
Sa présence est presque irréelle, sa délicate robe rose pâle d’une couleur pourtant triste, apporte à l’environnement sa seule touche de couleur.
Son corps fragile et délicat est resté affaissé sur le carrelage froid si longtemps, qu’on croirait qu’il s’y est enracinée, et les câbles et récipients collés sur chaque partie d’elle semblent l’immobiliser d’avantage.
Alors qu’elle attend patiemment et péniblement l’ouverture de la porte de fer, elle se tourne vers la petite fleur qui se trouve à côté d’elle.
Une simple marguerite gît sur le sol, presque fanée.
À l’image de celle-ci, son corps à elle aussi se courbe de plus en plus, et elle paraît dépérir, flétrir à vue d’œil.
Le faible cliquetis d’une clé se fait entendre au loin.
À l’entente de ce son familier qu’elle avait attendu si longtemps, elle réussit avec peine à se relever de quelques centimètres.
Avec anticipation, elle sent la vie remonter en elle petit à petit.
La porte s’entrouvre en grinçant et une main apparaît dans l’entrebâillement.
L’homme venant d’ouvrir la porte entre d’un pas lent, comme à son habitude. Sa longue blouse blanche, propre et austère se fond sans problème avec le reste de la pièce. Ses chaussures en cuir cirées claquent sur le sol de pierre, perturbant les bruits routiniers des machines alentours.
N’accordant pas un regard à celle qui l’attend avec ferveur, il se dirige vers l’un des grands appareils à l’est de la pièce.
Il tapote sur un clavier, branche quelques câbles, règle la température de la pièce et augmente la luminosité des lampes ultraviolets.
Le rituel est toujours le même, précis, simple, et méthodique.
Elle, cependant, n’y prête pas attention, elle le laisse simplement faire et patiente, toujours face au sol.
Au bout de cinq minutes, il se décide finalement à aller la voir.
Chacun des ses pas le rapprochant d’elle semble durer une éternité, et chaque seconde qui ferme petit à petit l’espace entre eux semble la guérir, la soulager.
Il est devant elle.
Il s’agenouille à sa hauteur, et lui tend sa grande main sèche dans un geste calme.
Il lui adresse une simple caresse, douce et salvatrice à la fois, telle une bouffée d’air frais.
Il lui accorde quelques mots de sa voix basse, et elle boit ses paroles comme si elles étaient son eau, son essence.
Malgré son regard légèrement triste, il lui donne un beau sourire, aussi chaleureux qu’un beau rayon de soleil.
Il lui adresse tout juste assez d’affection pour la faire renaître, pour la revigorer. Chacun de ses mots, chacune de ses caresses sont parfaitement calculées pour lui procurer tout juste l’attention qu’il lui faut, ni plus, ni moins.
Et comme à chaque fois, elle appréhende le geste final, qui marquera la fin de son moment privilégié.
Il lui reste encore une dernière chose à faire, alors il approche sa main de la petite pochette cousue sur sa blouse blanche, et en sort une jolie fleur fraîche.
Cette fois, c’est un cosmos, une fleur délicate et fine dont la couleur oscille entre le bordeaux et le chocolat.
L’homme lui tend la petite tige, puis l’échange contre la marguerite presque flétrie qui gît sur le sol.
Finalement, il se relève avec lenteur, les mains sur les cuisses.
Il est temps qu’ils se séparent à présent.
En partant, il sort de sa poche la jolie petite clé utilisée pour rentrer, la regarde une instant, puis la pose avec délicatesse dans un bruit métallique sur l’une des tables basses environnantes.
Sans se retourner, il s’en va et ferme la porte, comme à son habitude.
Elle est à nouveau seule dorénavant, mais elle se sent revigorée. Elle utilisera le souvenir de cet instant précieux pour survivre jusqu’à leur prochaine rencontre.
Elle se sent à présent fraîche comme la rosée du matin.
Elle pourrait bouger, marcher, courir, voir même conquérir le monde ! Elle n’a plus besoin de rester plantée sur le carrelage, amorphe, attendant qu‘il lui ouvre la porte.
Pourtant, elle reste figée au sol, et elle ne cille pas un instant.
Elle est enracinée.
Alors à nouveau, elle attend.
Des minutes, des heures et des jours passent, et elle fait toujours face à ce froid sol de pierre. Son énergie la quitte peu à peu.
À son image, le cosmos jonché sur le carrelage est lui aussi en train de flétrir.
Un bruit approche et brise le silence de la pièce. La porte s’ouvre, mais cette fois, ce n’est pas lui.
Une petite équipe de chercheurs s’engouffre dans la salle, et s’attelle à sa tâche routinière.
L’une d’entre eux se dirige vers le mur du fond, allume une machine et tapote sur le clavier pendant deux minutes.
Le deuxième part à gauche de la salle, et vérifie les branchements de tous les secteurs.
Le dernier part à sa droite, et règle la lumière, l’humidité et la température via la machine de contrôle principale.
Puis, aussi vite qu’ils étaient arrivés, ils sont aussitôt répartis.
Elle est à nouveau seule au milieu de la pièce, attendant qu’il vienne lui porter secours, qu’il lui apporte sa bouffée d’air frais, son eau, son essence, son rayon de soleil, sa délivrance.
Après une agonie qui lui sembla durer une éternité, le doux son du grincement de la porte en fer résonne dans la salle.
Elle entend ce son si caractéristique des chaussures cirées claquant le sol, se diriger vers l’est de la pièce.
Elle attend avec patience qu’il ait fini de toucher les machines, de brancher les câbles, de régler la température, d’augmenter la luminosité des lampes ultraviolets.
Il vient enfin vers elle.
Il tend la main, et la touche avec délicatesse.
Encore une fois, la douceur du geste lui rend la vie, comme si l’on avait accordé une unique goutte d’eau à une plante asséchée.
Il la sauve, d’un simple toucher, pour la énième fois.
Elle souffre depuis plus de jours qu’elle ne peut le compter, et cette personne essuie toutes ses peines, ses difficultés, ses douleurs, d’un tendre geste de la main.
Elle rassemble toutes ses forces, et avec toute sa gratitude, pour la première fois, lui adresse ces mots :
« J’ai besoin de toi »
Un silence suit.
Le scientifique se pétrifie, ses yeux deviennent plus grands et ronds qu’ils ne l’ont jamais été.
Seul le bruit des machines résonne dans la pièce, et cet instant de quelques secondes semble durer une éternité.
Il reprend contenance, et son regard se teinte maintenant de tristesse.
Il esquisse un mouvement de tendresse pure et honnête, et s’apprête à la prendre dans ses bras.
Mais, au final, il se ravise.
Il arrête son mouvement au dernier moment, et recule de quelques centimètres.
Il serre les poings, et son regard trahit à nouveau un cœur brisé.
À la place de son embrassade, il se contente de lui adresser une dernière caresse, ainsi qu’un petit sourire triste.
Après cette entrevue plus courte qu’elle ne l’a jamais été, il se lève avec douceur et se détourne d’elle, l’air coupable.
Elle, elle se redresse de quelques centimètres, incrédule. Elle le fixe avec insistance, presque désespérée.
Il fuit ses yeux, sans doute pour ne pas faire face à la culpabilité, mais aussi pour lui épargner un regard de pitié.
En guise de réponse à ses attentes, il se contente de sortir de sa poche une nouvelle fleur.
Cette fois c’est une œillet.
Il le pose avec délicatesse à côté d’elle, et l’échange contre le cosmos presque fané.
Il se relève, toujours sans lui accorder d’attention, puis une nouvelle fois, disparaît derrière la large porte de fer.
Elle est à nouveau seule.
La sensation d’un vide vertigineux vient encore lui tenir compagnie.
Elle a l’impression de tomber, plus encore que toutes les fois précédentes. Tout tourne dans son esprit, un nœud se forme au plus profond d’elle.
Le souffle court, une seule pensée la hante.
Qu’a-t-elle fait de mal?
La culpabilité la ronge elle aussi désormais, et sans attendre, elle commence à s’affaisser.
Encore un fois, après s’être effondrée encore, encore, encore, et encore, elle continue.
Elle sent les secondes passer, et chacune d’entre d’elle l’accable d’un surplus de regrets
La même question tourne toujours, encore et sans cesse dans son esprit, et commence à l’infecter entièrement.
Le temps est interminable, toujours et encore plus qu’il ne l’a jamais été. Et pourtant, l’œillet gisant à ses côtés a gardé une partie de sa fraîcheur.
Lorsqu’il lui semble que le moment est venu pour *lui* d’arriver, la porte s’ouvre.
Ses espoirs sont pourtant vite brisés.
La petite équipe de trois chercheurs s’infiltre dans la pièce.
Sans lui prêter d’attention, chacun d’eux s’attelle à sa tâche. L’une va au fond, l’autre à gauche, et le dernier à droite de la salle.
Leurs mouvements sont toujours froids, rapides et méthodiques.
Cependant, alors qu’ils s’apprêtent à prendre la porte pour s’en aller, le dernier d’entre eux se retourne et lui jette un coup d’œil.
Son regard n’est pas celui que l’on jette à une curiosité, à une bête de foire. Il l’observe avec simplicité, tout comme lui pourrait le faire.
Elle ne le remarque cependant pas, son corps courbé et éreinté ne lui accordant que la perspective d’un carrelage blanc.
Les jours passent.
L’œillet commence à faner, son retour approche.
Le corps de la pauvresse est à bout de force, mais les derniers instants d’attente ne sont pas les plus difficiles à supporter.
L’excitation et l’anticipation affluent en elle.
Elle commence à se sentir plus légère, à oblitérer toute la solitude qu’il lui a fallu supporter pour en arriver à cet instant.
La porte de métal s’ouvre, il apparaît une nouvelle fois.
Il part trafiquer pendant deux minutes les machines des quatre côtes de la pièce, puis se pose enfin devant elle.
Un sentiment d’angoisse vient soudain se mêler à son excitation.
Elle se remémore leur dernière entrevue, et ses sentiments de culpabilité et de malaise prennent le dessus.
Alors qu’il lui sourit, lui parle avec douceur, elle ne fait que le scruter, l’analyser, cherchant en panique dans ses réactions une réponse à la question qui l’avait hantée.
Elle décide, pour la première fois, de plonger ses yeux dans les siens.
En en une seconde, elle y voit tout ce qu’elle devait y voir.
Leur moment de douceur et de complicité se métamorphose
Son cœur se déchire.
Elle n’aperçoit dans son regard aucun amour.
Seulement de la clémence, de la miséricorde, de la pitié.
Il s’éloigne d’elle, petit à petit, sans cesser de la fixer cette fois-ci.
Il sort de sa poche un chrysanthème, et le dépose à la place de l’œillet fané.
Sans un mot, sans se retourner, il sort de la pièce et referme la porte derrière lui, toujours sans toucher à la clé qui croupit sur la table en fer depuis une éternité.
Son cœur lourd vient aujourd’hui tenir compagnie à son sentiment de vide et de solitude.
Sa gorge se serre, une chaleur lui envahit le visage. Son regard s’embrume, et des larmes viennent noyer ses yeux.
Pour la première fois de sa vie, elle pleure.
Elle sanglote sans pouvoir se contrôler, et ce jusqu’à ce qu’elle s’épuise.
Atterrée, vidée, dans un recoin de son esprit, une pensée vient l’effleurer.
Elle devrait peut-être arrêter d’attendre.
Elle décide de faire face à sa réalité, mais les conséquences sont difficiles à accepter.
Elle est toujours aussi fatiguée, mais son encrage au sol est moins profond que d’habitude.
Avec résilience, elle se force, autant qu’elle le peut, à se déraciner.
Elle s’apprête à tirer, mais elle est pétrifiée.
Elle n’a jamais essayé de faire ça auparavant, et elle imagine maintenant la douleur affreuse que ce geste pourrait provoquer.
Ce n’est pas naturel.
Personne ne devrait être capable de se faire autant de mal.
Si elle s’extirpe, s’arrache au sol et à ses fondations, elle n’en survivrait pas.
La seule perspective de cette souffrance balaye le peu d’énergie qui lui reste.
Elle est terrifiée, tétanisée.
Elle a si peur, que son esprit la ramène à la seule personne qui ne lui ait jamais apporté du réconfort.
Là encore, contre toute logique et raisonnement sensé, il redevient sa seule consolation.
Son seul point d’encrage.
Alors elle attend, qu’il arrive à nouveau.
Avec plus de ferveur, de désespoir, et d’intensité que jamais auparavant.
Elle n’a jamais eu autant besoin de lui que maintenant.
Elle ne l’a jamais autant aimé que maintenant.
Elle n’en a plus rien à faire de rester coincée ici toute sa vie, et de continuer à être le fardeau qu’elle a été durant si longtemps.
Toute la solitude, la fatigue, l’enfermement, la culpabilité qu’elle pourrait subir, n’arrivent pas à la cheville de ce sentiment d’horreur que lui inspire la possibilité d’être déracinée de cette salle, d’être enlevée à lui.
L’intensité la fait survivre.
Elle attend, encore, encore et encore son arrivée, stoïque.
La petite équipe de trois chercheurs passe dans la salle une fois, puis repart.
Le temps passe.
Elle n’a jamais été plus résistante, plus patiente.
Mais pourtant, le temps n’a jamais été si long.
La porte de fer s’ouvre, enfin.
Mais… Ce n’est pas le bruit caractéristique des chaussures cirées qui résonne sur le carrelage.
À la place, une myriade de pas saccadés s’engouffrent dans la pièce.
Les chercheurs envahissent à nouveau l’espace.
Le premier part au fond de la pièce, la deuxième à gauche, et le dernier se rapproche d’elle.
Il prétend réajuster quelques câbles attachés à son corps frêle, puis s’accroupit devant elle.
Il cherche son regard avec le sien.
Les yeux baissés, toujours fixés sur le carrelage blanc et froid, elle ne lui donne rien en retour
Au bout de quelques longues secondes, il se résigne et finit par se lever.
Il sort alors de sa poche une fleur, prend le chrysanthème fané, et y dépose à sa place une anémone, fraîchement cueillie.
Ses pas s’éloignent, ainsi que ceux des deux autres chercheurs, la porte se ferme, et le silence revient.
Pourquoi étaient-ils venus?
Le rituel était toujours simple et inchangé d’habitude.
Il venait, les chercheurs arrivaient, il venait, les chercheurs arrivaient…..
Cette fois-ci, le temps avait semblé encore plus long qu’auparavant, et le groupe de trois scientifiques était intervenu deux fois d’affilée.
Elle ne veut pas faire face à la réalité, pas une nouvelle fois.
C’était impossible d’accepter le fait qu’il ne soit pas venu. Qu’il ait simplement décidé de l’ignorer.
Elle avait pris la décision de dépendre de lui, de s’accrocher à lui pour survivre, et ce jusqu’à sa mort.
Elle était déterminée à suivre ce chemin, peu importe les sacrifices que cela lui coûterait.
Elle n’avait juste pas prévu que cette décision ne dépendrait pas seulement d’elle.
Perdue dans cette pièce qui semble plus vide et vaste encore qu’à son habitude, elle est prise d’un vertige.
Sa détermination s’effondre à nouveau, et une nausée la gagne.
À cet instant précis, un grincement fait écho dans la salle.
Le temps paraît s’être ralenti, et la grande porte de fer s’ouvre avec lenteur.
La claquement des chaussures de cuir résonne.
Elle se relève un peu, incrédule.
Il s’avance vers elle, droit et austère, fidèle à lui-même.
Malgré elle, elle se trouve soudain soulagée, apaisée.
Une sensation de gêne et d’inconfort persiste malgré tout dans un recoin de son cœur, mais naïve, elle laisse toutes ses autres pensées négatives être balayées en un instant, pour laisser place à une euphorie salvatrice.
Il y a quelque chose de changé chez lui. Si elle faisait attention à son langage corporel, elle pourrait remarquer la fermeté inhabituelle de sa posture, ainsi que l’absence d’hésitation dans son regard.
Il s’assoit à son niveau et connecte ses yeux avec les siens.
Il ne s’embarrasse plus de ses multitudes de gestes tendres.
Au lieu de lui faire cadeau de mots doux et réconfortants, il décide de s’adresser à elle avec sincérité pour la première fois, en prenant dans ses grandes mains ses doigts frêles et fins avec douceur.
« Tu n’as pas besoin de moi »
Il plonge ses yeux compatissants dans ceux de la jeune fille.
Par cette phrase il veut lui transmettre du courage, de la volonté, de la force.
Mais il n’arrive pas à dissimuler son sentiment de mal-être, et son regard se teinte aussi de peine et de culpabilité.
Il pose sa main chaude sur sa joue, y mettant toute la tendresse dont il est capable.
Elle reste immobile.
Elle a froid, elle a peur.
Son cœur bat avec brutalité, à toute allure.
Son corps se contracte, tous ses muscles se tendent.
Ses yeux s’écarquillent plus qu’ils ne l’ont jamais été.
La bouche scellée, elle ne parvient pas à dire quoi que ce soit.
Elle le regarde juste, les pupilles d’un noir profond.
La colère la submerge.
Rien, aucun mot ne peut sortir, tout s’exprime dans son corps entier.
Dans ses yeux à lui, l’éclat de détermination chancelle durant un bref instant.
Mais il est décidé à ne pas faillir.
Il esquisse un geste pour se relever, mais avant, il fouille dans sa poche. N’en sort pas une fleur cette fois-ci, mais une jolie petite clé argentée.
Il prends une nouvelle fois ses mains entre les siennes, et y abandonne l’objet au creux de sa paume.
Il dépose un baiser d’au-revoir sur le front de la jeune fille, puis se relève.
Sans se retourner, ses pas le dirigent, sans doute pour la dernière fois, vers la porte de fer.
Les claquements de ses semelles sur la pierre s’arrêtent, un grincement résonne, et le grand bruit sourd d’une porte qui se ferme retentit.
Seule.
Tout ce qu’il lui reste, c’est cette petite clé d’argent, lovée au creux de ses mains.
Tout ce qu’il lui reste, ce sont ses racines ancrée dans le sol, qui frémissent mais qui pourtant paraissent si fragiles.
Tout ce qu’il lui reste à présent, c’est un choix.
Elisa Poulain
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