Crème Brûlée Records, une spécialité dinanaise

J’ai eu le plaisir de recevoir et d’interviewer Paul Moro, fondateur de Crème Brûlée Records, label de rock indé d’une dizaine de groupes. Après un séjour inspirant à Glasgow, il décide de le créer avec l’aide de Mickaël Baron, propriétaire du Canard Electrik à Dinan.

Paul Moro met en avant un objectif avec son label de rock indé : créer un collectif avec un groupe de potes pour fédérer, organiser des concerts et diffuser de la musique qu’ils kiffent. Aujourd’hui, Crème Brûlée Records, qui a fêté ses quatre ans en novembre, est une association qui fonctionne de façon autonome. « On est parfois dix, parfois deux car des potes partent, reviennent, etc. », explique-t-il. En l’absence de subventions, ils organisent des concerts et comptent sur la vente de CD.  « Parfois, quand un truc nous plaît plus, qu’on pense qu’il peut plus se vendre, on se dit que ça vaut le coup de faire du vinyle. D’autres fois, on connait des personnes qui écrivent pour des fanzines et ils écrivent des chroniques. Ça se passe comme ça », nous explique-t-il. Le plus important chez Crème Brûlée : les rencontres et les amitiés nouées. Généralement, le label se rapproche de groupes ou d’artistes qui leur plaisent. Ensuite, leur rôle principal est de filer un coup de main : « Nous, ce qu’on kiffe le plus, c’est accueillir, passer des bons moments ensemble. On fait ça surtout pour ça, les rencontres humaines. »

A l’époque de la création du label, Paul Moro se souvient avoir été quelque peu agacé par le phénomène du Ricard Live Music, sponsor du produit le plus vendu dans les supermarchés en France : « Ils essayaient de faire genre indie rock pour redorer leur image, et tous les petits groupes fonçaient tête baissée et je ne comprenais pas. P*****, si c’est ça percer quand t’es un groupe de rock indé en France : faire le concours Ricard Live Music (rires) ! Ok, c’est quand même une opportunité, ça peut te filer un coup de main, mais à quel prix ? Tu fais quand même de la pub pour une marque de picole qui n’a pas besoin de ça. »

Il insiste, du coup, sur le côté militant de Crème Brûlée. « On vient de la campagne, il y a douze mille habitants à Dinan ! » Loin de l’entre-soi et de la niche musicale, leur objectif est aussi de toucher un public non abonné aux concerts de Garage. « En général, on fait toujours des concerts prix libre pour permettre à des gens qui n’ont pas de thune ou qui ne sont pas spécialement passionnés par la musique d’aller à ce genre d’évènements. C’est prendre un risque mais ça peut leur mettre la puce à l’oreille et ils peuvent adorer », dit Paul Moro.

S’agissant de l’actualité de Crème Brûlée, vous retrouverez le deuxième album de Guadal Tejaz (Kraut Punk) sorti en novembre, Noche Triste, sur le Bandcamp de Crème Brûlée ; l’EP de Sir Edward (Kraut Rock/Psyché), pour une sortie prévue début 2023 ; la venue du groupe de Glasgow, Sweaty Palms (Post Punk/Noise), en décembre avec des dates à Paris, Dinan, Nantes et Mont-de-Marsan ; et évidemment, Dalle Béton (Electro Punk) à retrouver aux Trans.

Samuel Da Costa

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