En studio
Pour analyser le chemin que parcourt un album avant sa mise en vente, il était essentiel d’ausculter tout le travail qui se trouve derrière les étapes de l’enregistrement, du mixage et du mastering (étape finale d’harmonisation) de la musique… étapes plus rarement mises en lumière, mais indispensables à la naissance d’un morceau.
Par un accès situé entre la ville et la campagne de Rennes, nous avons passé les portes du Disco Casino Studio, le petit local d’enregistrement de Jean-Anaël Aubaux et Michael Declerck.
Les deux artistes ingénieurs du son nous ont fait visiter leur atelier regorgeant d’instruments, de micros, d’enceintes et de petits objets éparpillés partout. De quoi nous transmettre instantanément la personnalité du local : rénové à la main, son ambiance est à la fois chaleureuse et inspirante.
Bien que l’endroit paraisse tout apprêté à servir de lieu de farniente, il n’en est rien ! Entre les enregistrements des voix, des basses, des batteries, le mixage et le mastering, les ingénieurs n’ont pas toujours le temps de se reposer. On peut deviner en quoi consiste la phase d’enregistrement, mais qu’en est-il du mixage et du mastering ? Le mixage est un savant mélange de pistes audio qui vise à rendre cohérent l’ensemble d’un morceau. Le mastering, réalisé par une autre personne, consiste à rajouter la cerise sur le gâteau, à fignoler le produit dans ses moindres détails, si cela n’avait pas déjà été fait durant la phase du mixage.
Toutes ces étapes requièrent forcément un bon lot de compétences techniques, pour faire bon usage de tous les outils électroniques nécessaires au processus. Cependant, bien que nos ingénieurs vendent ces compétences brutes, ils nous précisent qu’en tant qu’artistes, ils doivent donner d’eux-mêmes et de leur cervelle. De là, il devient clair pour nous que, comme dans tout métier artistique, ils doivent bien avoir leur lot de difficultés et d’incertitudes.
Bien que pour nos deux hôtes, le fait d’avoir fait l’ESRA semble leur avoir réussi, il n’existe pas de parcours typique pour accéder à ce corps de métier. Ce qui est sûr cependant, c’est que dans tous les cas, il est compliqué de s’y frayer un chemin. Michael complète : « Il n’y a pas de constante, on peut travailler en semaine, en week-end, quatre ou quinze heures par jour… Il n’y a pas de règles, il faut s’adapter. C’est un peu ce qui rebute certaines personnes à faire ce métier-là. » D’un certain point de vue, on pourrait donc définir leur travail comme stressant, instable, fatiguant… Alors pourquoi décider de s’imposer de telles contraintes ?
Bien sûr, on peut mentionner la passion pour la musique, mais c’est aussi l’effervescence, l’adrénaline que les artistes aiment parfois bien malgré eux lorsqu’ils réussissent à travailler toute la nuit pour rendre à temps un projet qui leur tient à cœur. La complicité et la bonne entente qui peut se créer entre passionnés, un quotidien qui a toujours le potentiel de surprendre, de casser une routine… En gros, pas un train de vie qui peut convenir à tout le monde, mais qui peut réveiller des passions.
Elisa Poulain
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