Ça sent le sapin !

La mort anonyme

Nous ne sommes pas tous égaux dans notre rapport à la mort, elle peut inspirer la peur, la curiosité, la fascination, parfois l’indifférence… Pourtant indépendamment des sentiments qu’elle provoque, on le sait, elle est inéluctable. Le déni de la mort est un des phénomènes les plus compréhensibles, mais aussi l’un des plus absurdes de notre société. Du moins au cœur de la civilisation occidentale. En effet, ce déni tient davantage ses racines des mœurs culturelles que de notre nature humaine. Pourtant la mort constitue un aspect essentiel de notre vie et malgré notre effort collectif pour l’éluder, elle reste et restera présente dans notre société, par exemple au travers des nombreux métiers parfois oubliés mais pourtant essentiels.

Seule une poignée de thanatopracteurs, autrement dit « les maquilleurs des morts », exercent. Les métiers du funéraire, par exemple ceux des pompes funèbres, restent également très peu convoités. Pour cause, la plupart des petites entreprises sont des business familiaux. En plus de la croissance plus faible du corps de métier, le contexte sanitaire n’arrange pas la situation. Les thanatopracteurs se font refuser leur droit d’exercer sur des morts précédemment atteints de la covid. Malgré cette baisse de chiffre, leur affaire reste assez juteuse, et les prix à afficher pour avoir le droit de mourir proprement sont plutôt salés.

Cependant, il existe des alternatives plus accessibles, par exemple via la Coopérative funéraire, qui propose des inhumations moins coûteuses, donnant plus de choix aux proches et étant plus éthiques sur le plan humain et écologique. Face au développement durable en situation de crise, l’industrie décide parfois de mettre la main à la pâte et de proposer des services écologiques : cercueils non-polluants, absence de formol, cimetière vert…

Et tous ces efforts communs des travailleurs de la mort sont trop souvent réduits au silence, notamment à cause du voile que s’appose volontairement notre civilisation. Au cours du journal et de tous les articles qui vont suivre, nous allons donc vous exposer tous ces aspects de la mort qui restent trop invisibles et méconnues aux yeux de la société d’aujourd’hui.

L’édito par Elisa Poulain, Benjamin Bucaille et Naëll Bannier

Sur la route de Florent Wood Camper

Après avoir réalisé un atelier de linogravure, en vue de la réalisation du poster central, nous nous sommes entretenus avec Florent « Wood Camper » afin qu’il nous en dise plus sur son parcours et ses influences.

Le design graphique, pour Florent « Wood Camper », illustrateur et designer graphique, c’est d’abord une histoire de dessin pour les planches de skate. Quand il s’est mis à ce sport, vers 14-15 ans, il dessinait déjà. Grâce au skate, il ne connut plus l’ennui : il travailla même avec une marque pendant quelques années.

Ses références ? Jim Phillips pour la marque « Santa Cruz » ou Evan Hecox chez « Chocolate ». Il cite également l’influence du graffiti, admire les travaux de Charley Harper ou Fredun Shapur… Cela représente tout ce qu’il aime dans les années 1960, période qu’il est conscient de « fantasmer ». Pour lui, Harper et Shapur étaient des pionniers. Ils faisaient à la main ce que nous faisons aujourd’hui sur ordinateur. Selon lui, nous n’inventons rien avec les logiciels, nous numérisons d’anciennes techniques manuelles.

Concernant son livre jeunesse « Sur la route » (2019, éditions L’Agrume), il nous raconte être fils de garagiste, parle de l’obtention de son permis « hyper tard » et dit détester conduire. Il note qu’ayant été « kid dans les années 1980 », il a eu le temps de s’ennuyer en regardant la course des gouttes d’eau sur la vitre de la voiture familiale. Contrairement à aujourd’hui, où, les nouvelles générations s’occupent avec la console ou le téléphone.

Ses projets : un sur les formes des bateaux et un autre autour de l’onomatopée sous forme d’abécédaire, l’idée étant de le lire à ses enfants en faisant les bruits. S’il avait un conseil à donner aux aspirants illustrateurs, ce serait d’être curieux et de se faire des « sessions » d’expérimentation, comme il le fait encore beaucoup, notamment quand il essaie de dessiner au scotch. Et puis de ne pas se mettre de « barrières mentales » et d’y aller à fond !

Zacharie Heiss

Petites sélections d’articles

Création littéraire avec Laure Fonvieille

Le mot « patrimoine » vient du latin « patrimonium », qui signifie littéralement « l’héritage du père ». Mais qu’en est-t-il de l’héritage de la mère ? L’association « La Mort est dans la Boite », fondée en 2010, s’intéresse à cette question.
24 janvier 2022/par Carine Peynaud

Complotristes !

Le covid19 a vu resurgir les théoriciens du complot de tous bords, principalement au sein des espaces virtuels. Il y eut même une sorte de climax avec l'arrivée du documentaire "Hold-Up". Celui-ci empruntait tous les codes radotés du genre : une mise en scène au ton grave et jouant sur l'émotion, avec des intervenants prostrés dans le noir qui narrent des faits de plus en plus douteux...
14 janvier 2022/par Carine Peynaud

Chasseurs de fantômes à la recherche de sensationnel

Depuis quelques années maintenant, des chasseurs d'un nouveau type apparaissent. Des chasseurs ? Oui, mais pas d’animaux sans défense : ils s’intéressent, eux, aux fantômes ! Leur but ? Aller dans un lieu présenté comme hanté afin d’enquêter sur de mystérieux événements qui s’y produisent.

Le phénomène de chasseurs de fantômes est d'abord apparu dans les années 1990. Le phénomène a vraiment commencé à émerger à partir des années 2000, avec l’accès plus large à internet.
14 janvier 2022/par Carine Peynaud

Vivre de la Mort

Le Domaine, documentaire réalisé par Greg Nieuviarts en 2015, nous plonge dans une des facettes de la mort, à travers le portrait de travailleurs du milieu des pompes funèbres. Une entrée en matière pour nous, afin de mieux appréhender le sujet du numéro, par le biais d'un échange avec le réalisateur.

Silence, une salle plongée dans la pénombre, l’attente... Dès les premières secondes de son documentaire Le Domaine, Greg Nieuviarts nous plonge dans l’ambiance mortelle que représente le métier des pompes funèbres.
14 janvier 2022/par Carine Peynaud

La version papier téléchargeable

On aime être généreux