Le début de la fin

Le début de la Fin.

La fin du monde, sujet très large qu’on nous ressasse de plus en plus sans pour autant donner ou chercher de solution. A la télévision, sur internet, tous les médias s’en mêlent. Chacun en a son propre point de vue : qu’il soit alarmiste, motivé par la peur ou encore par la colère, chacun laisse libre cours à son imagination. Est-ce que la Terre va exploser ? Est-ce que l’on va tous mourir de faim car les terres ne seront plus cultivables ? L’air sera-t-il un jour privatisé ? Les pauvres mourront-ils d’asphyxie ? Tant de questions et de flous autour de ce sujet, puisque le futur n’est pas écrit, qui peut savoir ?

Une question se pose pourtant : doit-on s’y préparer ou vivre au jour le jour ?

De notre point de vue, la fin du monde ne peut pas être définie. C’est un peu comme la face cachée de notre mode de vie actuel. L’être humain est depuis la nuit des temps attiré par le pouvoir. Pas besoin de la terre, pas besoin de la nature ! L’argent et la perfidie sont nos meilleurs alliés. Alors que faire ?

Nous pensons que nous sommes arrivés à un point crucial : les scientifiques tentent, tant bien que mal, depuis les années 70/80 de faire entendre raison à nos dirigeants. Peut-être nous rendrons nous compte que prendre à la Nature sans lui rendre en retour n’est pas viable et qu’une économie plus circulaire serait plus juste. Ce qui est sûr c’est que nos manières de faire doivent changer.

Après avoir tant fermé les yeux et renié la nature (celle dont nous venons pourtant) pour être toujours plus humain, toujours plus au-dessus de cette nature « sale et inutile », la fin du monde permettrait une reconstruction pour un nouveau monde avec ou sans Humain.

Quels seront donc les moyens d’échapper à la fin de l’Humanité ? Les techniques de survie ? L’intelligence collective ? L’autogestion et la solidarité ? A vous de trouver la solution à travers ce numéro de l’Hypocrite pour éviter de faire partie de ceux que la Terre n’épargnera pas.

L’édito par Alexia Guizonne et Fleur Weiherhofler

Une histoire de macule noire…

Nous nous dirigeons, en ce mois de Février vers l’atelier le Marché Noir, situé à Villejean, rencontrer Loïc Creff, alias Macula Nigra. Il fait parti du collectif « La Presse Purée ». Ce dernier a l’air décontracté, a une trentaine d’années. Nous le rencontrons dans une ambiance très propice à la création et à l’imagination : en effet il travaille en musique hip hop et électro. Autour de lui, on peut voir des œuvres qui ne sont pas sans rappeler Métropolis de Fritz Lang et ses immeubles de villes géantes. Alors c’est quoi cette histoire de macule ?
Loic Creff est spécialisé en sérigraphie, c’est-à-dire l’impression artisanale, technique d’imprimerie qui utilise des pochoirs interposés entre l’encre et le support. Il a étudié à l’école des Beaux-Arts pendant cinq ans à Rennes. Il est un grand amateur de Pop Art, de collages et de graffitis. Il puise son énergie créative dans les univers dystopiques. Son alias c’est Macula Nigra, un hommage à la tache noire qui vient salir, strier, brouiller l’impression.Après nous avoir expliqué les aboutissants de son métier d’artiste/artisan de l’impression, ce dernier nous invite à fabriquer nous-même nos propres cyanotypes. Il a préparé des formes géométriques imprimées sur des transparents qui nous permettent en les agençant de créer des perspectives. Il nous montre d’ailleurs des exemples de ces œuvres qui vont en ce sens. Ces formes sont variées, composées de volumes, d’immeubles, de frontons, de ruines ou encore d’enfants jouant à la balançoire. Le but est de créer une image « Fin du monde » dans un univers plutôt dystopique. Un atelier plus tard, Loïc nous propose de créer des lettres (avec le même procédé) pour écrire la phrase « This is the end » (ndlr : peut-être une référence cachée à Jim Morrison des Doors, mort en 1971, avant-gardiste au point peut-être de voir le futur…).Nous passons alors en moyenne une à deux heures chacun sur notre table, à positionner nos formes pour donner un sens qui nous est propre à l’œuvre que nous allons créer. Un travail minutieux dans la mesure où il faut respecter le quadrillage et faire en sorte que les formes non seulement ne se superposent pas mais en plus, aient un sens. Il faut avoir un sens aiguisé de la géométrie.

La technique du cyanotype

Après avoir chacun collé nos formes, nous nous rendons près d’une boite lumineuse qui envoie des ultra-violets sur nos transparents, nos négatifs, révélant ainsi l’image sur le papier (de façon semblable au tirage argentique de la photographie). On attend alors une dizaine de minutes, que les formes apparaissent sur cette feuille préalablement enduite d’une lotion chimique.  Ensuite, on prend la feuille, on l’asperge d’eau et d’eau oxygénée, contrastant encore plus les différentes nuances entre le bleu et le blanc, la couleur jaune disparaissant. Cela terminé, nous allons mettre à sécher les feuilles.C’est ainsi que chacun a pu donner cours à son imagination pour créer une œuvre atypique dans un cadre collectif. Nous sommes tous heureux d’avoir travaillé avec ce maître de la sérigraphie, nous étonnant nous-même, de ce que nous étions capables de réaliser et de créer.
Richard Bourillon, Charly Dayot et Hani Fadawi

La version papier téléchargeable

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